Les rapports sur le développement durable peuvent être une tâche MASSIV+

Sandvik s'est associé à Microsoft et à d'autres entreprises pour faciliter le processus difficile de déclaration des émissions de gaz à effet de serre. Ce projet pourrait révolutionner les rapports sur le développement durable.
Les rapports sur le développement durable deviennent de plus en plus compliqués pour les entreprises à mesure que les exigences de conformité augmentent. La tâche est particulièrement ardue pour les quelque 50 000 entreprises qui doivent désormais se conformer à la directive sur les rapports d'entreprise sur le développement durable (CSRD) et aux normes européennes de rapport sur le développement durable (ESRS) qui y sont liées.
Des efforts de collaboration pour simplifier les rapports sur le développement durable
En réponse à cette situation, Microsoft et Volvo Cars ont organisé une réunion en 2022 avec Sandvik et Alfa Laval afin de créer un partenariat interprofessionnel visant à atténuer certains des défis. D'autres entreprises internationales, dont SKF et IKEA, ont été invitées à se joindre à eux. C'est ainsi qu'est né MASSIV+, du nom de ces entreprises.
"Notre première réunion s'est tenue dans les bureaux de Microsoft à Stockholm pour discuter des défis posés par les données sur le développement durable en général et de la manière d'obtenir des données fiables tout au long de la chaîne de valeur. Il s'agit d'un problème commun à toutes les entreprises, et nous n'avons aucun problème à collaborer et à partager les données", explique Mats Lundberg, responsable du développement durable chez Sandvik.
L'objectif de MASSIV+ est de mettre en place un processus systématique et simplifié de collecte et de validation des données relatives aux émissions de gaz à effet de serre. Plus précisément, il s'agira de collecter des données provenant des champs d'application 1 et 2, afin de sécuriser les données de durabilité du champ d'application 3.
Les émissions du champ d'application 3 représentent souvent une grande partie de l'empreinte carbone d'une entreprise, mais comme elles proviennent des activités des fournisseurs ou des clients, elles sont plus difficiles à mesurer. L'industrie manufacturière en particulier a des chaînes d'approvisionnement complexes avec de nombreux fournisseurs et la traçabilité peut être un défi.
Les avantages d'un partage centralisé des données
Aujourd'hui, il faut parfois des mois pour obtenir un calcul précis du scope 3, explique Lundberg, mais si les entreprises partageaient des données connectées par l'intelligence blockchain, il suffirait de cliquer sur un bouton pour accéder à un calcul précis. "Procéder de cette manière permettrait d'accroître la précision et la rapidité du processus", affirme-t-il.
"Partager les données de manière centralisée signifie que nous pouvons nous appuyer sur les données des autres et dépenser moins d'efforts manuels individuellement pour essayer de recueillir des données auprès des fournisseurs", déclare Caroline Atelius de Microsoft, Manufacturing and Automotive Lead, Suède, ajoutant que de nombreuses entreprises ont consacré beaucoup de temps et d'efforts à la résolution des mêmes problèmes.
"Ce groupe montre sa volonté et son investissement en temps et en efforts pour que cela fonctionne", dit-elle, "Sandvik travaille sur le développement durable depuis plusieurs années et contribue avec les enseignements tirés de son propre parcours. Sandvik s'est beaucoup investie pour que les bonnes personnes participent à la conversation afin d'obtenir les bonnes conclusions."
Améliorer les rapports grâce à des données partagées
Les fonctions de R&D et d'ingénierie de Microsoft apportent leurs connaissances techniques sur le partage des données et leur soutien financier. Un test de validation du concept sera réalisé avant la fin de l'année. Les efforts de MASSIV+ pourraient être bénéfiques pour d'autres secteurs également, car les rapports sur le développement durable concernent toutes les entreprises mondiales, explique M. Lundberg.
"Si les grandes entreprises fournissent leurs données, on pourrait, par exemple, calculer les émissions de CO2 d'un fonds d'investissement ou d'un portefeuille d'actions en un clin d'œil. Nous pourrions aborder le changement climatique et les problèmes sur la base de données plus précises et nous saurions où se trouvent les points chauds. Il sera plus facile de sélectionner de meilleures chaînes d'approvisionnement ou de meilleurs fournisseurs de produits lorsque nous pourrons identifier de manière plus transparente l'origine des émissions".
Présentation des champs d'application
Les émissions de gaz à effet de serre sont divisées en "champs d'application" pour les entreprises et les organisations. Pour atteindre les objectifs convenus au niveau international en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les entreprises doivent réduire leurs émissions dans les domaines 1 à 3.
- Les émissions duchamp d'application 1 sont des émissions directes causées par une entreprise, par exemple lors du fonctionnement de ses machines de production.
- Lechamp d'application 2 correspond aux émissions indirectes (non produites par l'entreprise elle-même) résultant de l'achat d'énergie, par exemple de l'électricité, de la vapeur, de la chaleur ou du froid auprès d'une entreprise de services publics.
- Lechamp d'application 3 fait référence aux émissions indirectes résultant d'activités qui ne sont pas détenues ou contrôlées par l'organisation déclarante. Les émissions du champ d'application 3 comprennent de nombreuses catégories d'émissions en amont (par exemple, les biens achetés ont une empreinte carbone) et en aval (par exemple, l'utilisation de produits vendus tels que les équipements fonctionnant au diesel).
Les émissions du champ d'application 3 représentent de loin la plus grande partie de l'impact climatique de Sandvik. Afin d'améliorer les calculs du champ d'application 3, Sandvik et d'autres entreprises internationales ont lancé un projet commun qui pourrait révolutionner les rapports sur le développement durable.