Stefan Widing sur l'industrie 4.0

Sandvik réorganise actuellement son activité d'outillage pour renforcer davantage sa position au sein des futures solutions numériques, également connues sous le nom d'Industrie 4.0, déclare le PDG de Sandvik Stefan Widing.

L'usine intelligente est au cœur de l'industrie 4.0. Sandvik procède donc à une réorganisation dans le but d'étendre la technologie numérique pour rendre les clients encore plus productifs et durables. Sandvik Machining Solutions, le domaine d'activité pour le traitement de la coupe des métaux, a changé de nom pour devenir Sandvik Manufacturing and Machining Solutions et a été divisé en deux segments de domaine d'activité distincts : Sandvik Machining Solutions et Sandvik Manufacturing Solutions.

Le segment Sandvik Machining Solutions comprend les activités traditionnelles d'outillage et les marques telles que Sandvik Coromant, Walter, Wolfram, Seco et Dormer Pramet. Sandvik Manufacturing Solutions se concentrera sur les technologies connexes et les solutions numériques, y compris les divisions de métrologie, de fabrication additive (impression 3D) et d'automatisation de la conception et de la planification. Ces divisions ont en commun le fait qu'elles devraient connaître une forte croissance et que les fournisseurs actuels de ces services ne sont souvent pas des concurrents de Sandvik.

"L'un des objectifs de la réorganisation est de créer de nouvelles opportunités commerciales", déclare Stefan Widing, PDG de Sandvik, "Le nouveau segment Sandvik Manufacturing Solutions renforce notre position dans le domaine de la fabrication numérique et contribue à notre position de leader sur le marché. Ces domaines nécessitent une attention particulière et, dans une certaine mesure, une orientation différente. Ils sont souvent plus petits, avec des caractéristiques d'entreprises de logiciels, plutôt que de l'industrie manufacturière. Pour les gérer avec succès, un modèle de gouvernance différent est nécessaire".

Stefan Widing

Pour souligner son importance stratégique, Widing dirigera lui-même Sandvik Manufacturing Solutions pendant un an, à partir du 1er janvier 2021, parallèlement à son rôle de PDG. Il explique : "C'est parce qu'il s'agit d'un domaine très important pour l'avenir. Il est vaste et complexe et nécessitera des investissements par le biais d'acquisitions dans des domaines tels que la métrologie, les outils de planification, la gestion des données d'outils et l'impression 3D. Si nous trouvons la bonne entreprise, nous devons être en mesure d'agir rapidement.

Poursuite de la numérisation

La numérisation continue d'être un domaine d'intérêt pour l'activité principale également : "Notre activité principale dans le domaine de la coupe des métaux est en train de passer de la simple fourniture d'outils à la fourniture de solutions complètes, comprenant tout, des capteurs et des outils connectés qui échangent des données via le cloud aux outils de planification numérisés", explique M. Widing.

"Nous avons depuis longtemps un modèle d'entreprise qui nous permet d'être un leader mondial en aidant les clients à choisir des outils et à traiter les composants de manière efficace. Ce savoir se trouve dans la tête des employés. Nous devons maintenant capturer ces connaissances et les intégrer dans des outils numériques dans une boucle d'information qui peut constamment améliorer le traitement en temps réel."

Des ambitions de croissance élevées

La numérisation signifie que les expériences et les connaissances issues de la fabrication sont partagées en temps réel, à la fois en interne et en externe, entre les personnes et les machines. Les ambitions de croissance dans le domaine numérique sont élevées, tant au sein de Sandvik Manufacturing Solutions que de Sandvik Machining Solutions. L'objectif de 2025 pour les secteurs d'activité est d'atteindre un chiffre d'affaires total de 5 milliards de couronnes suédoises dans le domaine des solutions et services numériques.

"Il ne s'agit pas d'un chiffre important pour Sandvik en tant que groupe, mais c'est un domaine important pour l'avenir et en partie une nouvelle position pour nous", déclare Widing. "Nous avons une histoire d'innovation, il s'agit donc d'une extension naturelle de notre héritage en matière d'ingénierie."

Quelles sont les possibilités de croissance ?

"Nous disposons déjà d'un large portefeuille de clients", explique M. Widing, "il s'agit donc davantage de vendre davantage aux clients existants que d'en trouver de nouveaux. Sandvik Machining Solutions devrait être en mesure de croître organiquement aussi vite que le marché, et grâce à des acquisitions, nous devrions pouvoir croître plus vite que le marché."

Quels sont les principaux défis à relever par Sandvik pour réussir dans l'industrie 4.0 ?

"La disponibilité de bonnes perspectives d'acquisition, et la bataille à la fois pour les compétences et les acquisitions sera féroce", dit-il. "Nous avons un bilan solide qui nous permet d'être offensifs et une activité de base rentable qui constitue une bonne base. Lorsque nous acquérons et créons de nouvelles entreprises, il est important d'en prendre soin et de les faire croître. Nous devons comprendre la dynamique et la manière de gérer et de récompenser ce type d'activité pour créer de la croissance.

Comment les deux nouveaux secteurs d'activité vont-ils travailler ensemble et bénéficier l'un de l'autre ?
"Leur tâche principale sera de développer leurs activités respectives", dit-il. "Ils doivent travailler ensemble et trouver des synergies là où c'est logique et là où les deux ont le sentiment que c'est positif. Il peut s'agir, par exemple, du traitement des données relatives aux outils, qui présente un avantage commercial. Relier les outils à la métrologie est encore assez inhabituel, mais nous y croyons et cela se fera progressivement, disons d'ici cinq ou dix ans. Il faut du temps pour que cette industrie change.

Une partie de la transition vers l'industrie 4.0 consiste à attirer des employés dotés des bonnes compétences : "Nous avons une structure organisationnelle plate et un mode de travail moderne qui sont attractifs pour ce type de talents. Par conséquent, les nouvelles méthodes de travail agiles nous sont venues très naturellement."

Sandvik existe depuis près de 160 ans. Compte tenu de cet héritage et de la taille de Sandvik, est-il possible d'être aussi souple qu'il le faut dans un monde numérique ? Est-il possible d'être "à la fois ancien et nouveau" ?

"C'est la raison pour laquelle nous nous efforçons d'accroître la décentralisation, de sorte que chaque unité décisionnelle puisse agir comme une petite entreprise indépendante", explique M. Widing, qui ajoute : "Au niveau du groupe, nous avons déjà beaucoup progressé dans la délégation des responsabilités au niveau local".

"Nous avons également beaucoup progressé en matière de numérisation dans de nombreux domaines et nous sommes à l'avant-garde de la numérisation des mines. Un autre exemple de la façon dont nous utilisons les nouvelles technologies numériques pour devenir encore plus efficaces et plus flexibles est notre installation de Gimo, qui a été désignée comme pionnière de l'industrie 4.0 par le Forum économique mondial."

En savoir plus : L'usine de Sandvik Coromant reconnue comme un site avancé de l'industrie 4.0

Les solutions numériques liées aux usines intelligentes et à l'industrie 4.0 ont un grand potentiel pour changer les industries autres que manufacturières, selon Widing. L'industrie minière, par exemple, qui est si importante pour Sandvik, connaît des changements majeurs avec l'automatisation des mines, les machines autonomes à conduite autonome, l'électrification et les équipements connectés. Il en résulte un énorme gain de productivité qui profite également à l'environnement proche et à la situation des employés.

Les industries de transformation et de l'énergie bénéficient des solutions numérisées et connectées du domaine d'activité Sandvik Materials Technology, notamment des systèmes de tubes intelligents qui fournissent un autodiagnostic et envoient des données via le cloud.