Un esprit innovant

Susanne Norgren, de Sandvik, est passionnée par les matériaux. En modifiant les propriétés d'un matériau, on peut changer sa conception et, en fin de compte, le produit final - créant ainsi les matériaux de demain. À ce jour, les travaux de Susanne Norgren ont donné lieu à plus de 380 brevets.

"Si vous remplacez l'acier utilisé dans la Tour Eiffel par l'acier moderne d'aujourd'hui, vous pourrez construire quatre Tours Eiffel avec la même quantité d'acier, en termes de poids, que l'original", explique Susanne Norgren, experte du groupe en conception de matériaux et professeur adjoint à l'université d'Uppsala : "Il s'agit des propriétés d'un matériau et de la manière dont vous pouvez les modifier et changer la conception même du matériau. Je trouve cela fascinant."Susanne Norgren's innovative mind is always trying to find new ways to maximize a material's efficiency.

Mme Norgren a travaillé dans tous les domaines d'activité de Sandvik, étudiant, développant et concevant de nouveaux matériaux. En 2013, elle est devenue Group Expert, l'une des deux personnes à porter ce titre, qui est le niveau le plus élevé dans le parcours de carrière des experts de Sandvik. Elle occupe également la première place en termes de nombre de brevets à son actif, avec plus de 380 à ce jour.

Selon Mme Norgren, la réussite est un sport d'équipe : "Derrière chaque brevet ou nouvelle conception, il y a un grand groupe de personnes qui possèdent d'énormes connaissances dans leur domaine respectif", explique-t-elle. "J'aime constituer des équipes de recherche stratégique et mettre en relation des personnes ayant des compétences différentes, leur poser des questions difficiles et les voir démarrer et se développer en tant qu'équipe."

Des années de travail

Le passage de l'idée au produit ou au processus fini peut parfois prendre un certain temps. Des années en fait.

"En ce qui concerne la phase gamma à grain fin, utilisée dans la nouvelle gamme d'outils de tournage de Sandvik Coromant, j'ai eu l'idée et j'ai déposé une demande de brevet sur la base des résultats du laboratoire. Cependant, il n'y avait pas de technologie de processus en place pour commencer à l'utiliser. C'est là que mes collègues compétents et dévoués sont intervenus et ont créé la technologie du processus et l'équipement de production. Une étape qui peut prendre jusqu'à dix ans selon le niveau de complexité", explique-t-elle.

Norgren sait exactement quand elle a commencé à s'intéresser à la conception des matériaux. Elle raconte que, bien qu'elle ait toujours aimé les mathématiques, la physique et la chimie, c'est un discours qu'elle a entendu au lycée qui l'a éveillée à cette voie professionnelle. Des représentants de l'Institut royal de technologie KTH sont venus dans sa classe pour parler de la conception des matériaux et des possibilités d'études universitaires dans ce domaine. J'ai tout de suite pensé que c'était ce que je devais étudier", se souvient Norgren, "c'était une combinaison de toutes les matières que j'aimais".

Un état d'esprit innovant

Pour Norgren, ce fut également un moment d'eurêka lorsqu'elle a réalisé qu'il était possible de concevoir un matériau en fonction des propriétés recherchées.

"Prenons l'exemple d'un téléphone portable : souvenez-vous de ce à quoi il ressemblait à l'origine et de ce à quoi il ressemble aujourd'hui. Ils ont évolué non seulement grâce aux progrès techniques, mais aussi grâce au matériau dont ils sont faits, qui offre de nouvelles propriétés, de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles possibilités de conception. Les nouveaux matériaux et les nouvelles propriétés permettent de modifier ce qui nous entoure.

Ou, comme dans le cas du brevet dont Norgren est le plus fier, un matériau d'implant en titane biocompatible pour les vis osseuses, rendu possible grâce à la conception et aux propriétés du matériau.

"Il s'agit d'un alliage de titane biocompatible pour les implants, sans aluminium ni vanadium, les éléments d'alliage les plus courants pour les alliages de titane, qui sont des substances nocives pour l'organisme."

Affecter l'ensemble de la chaîne de valeur

À l'heure actuelle, Norgren et l'industrie se concentrent sur la tendance à l'électrification dans des segments tels que l'industrie automobile. Cette tendance impose d'énormes exigences en matière de processus, d'applications et de nouveaux matériaux, explique-t-elle.

"Elle affecte l'ensemble de la chaîne de valeur", explique Mme Norgren, "depuis la mine, où de nouvelles matières premières sont demandées, jusqu'à l'industrie de la découpe des métaux, qui a besoin de nouveaux outils de coupe et de nouveaux procédés, notamment en ce qui concerne la fabrication additive".

Il ne fait aucun doute que des défis nous attendent, mais c'est ce que souhaite Susanne Norgren : poursuivre son chemin en travaillant à la fois dans la R&D et dans la recherche stratégique dans un environnement universitaire, afin de pouvoir continuer à poser ces questions difficiles.