Rencontrez Jennifer Allerton, membre du conseil d'administration

Le Financial Times l'a désignée comme l'une des femmes les plus influentes dans le domaine de l'ingénierie au Royaume-Uni. Elle est également un membre apprécié du conseil d'administration de Sandvik. Rencontrez Jennifer Allerton.

Le Financial Times, en collaboration avec Inclusive Boards, a sélectionné les 100 femmes leaders les plus influentes dans le domaine de l'ingénierie au Royaume-Uni, publiées dans la section spéciale "Women in Business". Jennifer Allerton, membre du conseil d'administration de Sandvik, a eu l'honneur de figurer sur cette liste. Dans cet entretien, elle nous fait part de ses réflexions sur cette récompense et sur les perspectives d'avenir pour Sandvik et l'industrie.

Félicitations ! Que signifie pour vous une telle reconnaissance ?

"Pour moi, c'est quelque chose qui peut sensibiliser un public plus large à ce que les femmes ingénieurs peuvent accomplir, et ont déjà accompli. Je pense qu'il est important de montrer que l'ingénierie peut mener à une carrière vraiment intéressante et fascinante, où l'on peut faire la différence dans la vie des gens et dans la société. Une grande partie des solutions à nos problèmes actuels de changement climatique proviendront des développements réalisés par les ingénieurs. Les voitures électriques et à hydrogène, l'énergie éolienne et solaire, l'alimentation à base de plantes, la capture du carbone - la liste est infinie", déclare Jennifer Allerton.

Elle insiste sur le fait qu'en tant qu'ingénieur, on peut s'attendre à un parcours d'apprentissage tout au long de la vie.

"J'ai dû réapprendre tout ce que je savais sur la technologie tous les trois ans, ce qui signifie que l'on ne s'ennuie jamais et que l'on apprend toujours. Je ne manquerais pas d'encourager les femmes à faire carrière dans l'ingénierie".

Au cours de vos années passées dans le monde des affaires en général, et dans celui de la technologie en particulier, quels changements avez-vous connus en ce qui concerne l'attitude à l'égard des femmes dans le monde des affaires ?

"Lorsque j'ai commencé dans l'informatique il y a environ 40 ans, c'était un nouveau secteur, la technologie était toute nouvelle et il y avait environ 50/50 d'hommes et de femmes qui se lançaient dans la profession. Il n'y avait pas d'a priori sur les compétences en informatique et les entreprises étaient ouvertes d'esprit. Pour peu que vous passiez un test d'intelligence, vous pouviez entamer une carrière dans l'informatique".

"Une dizaine d'années plus tard, lorsque j'ai regardé autour de moi, je me suis demandé où étaient passées toutes les femmes De nombreuses femmes avaient interrompu leur carrière pour avoir des enfants et, comme les choses évoluaient très vite, il était difficile de les réintégrer. En même temps, les entreprises ne les aidaient pas en leur proposant des horaires flexibles, des services de garde d'enfants ou d'autres formes de soutien.

"Ensuite, lorsque j'ai pris ma retraite et décidé de faire carrière en tant que membre d'un conseil d'administration, il était inhabituel d'avoir des femmes dans les conseils d'administration, en particulier dans le domaine de la technologie. Aujourd'hui, la présence de femmes dans les conseils d'administration est plus fréquente, mais il faut davantage de femmes aux postes de PDG et dans les équipes de direction. C'est important car, au cours des dix dernières années, de nombreuses études ont prouvé que la diversité et le leadership intellectuel stimulent les performances des entreprises.

Selon vous, quelle est la meilleure façon de parvenir à un meilleur équilibre entre les hommes et les femmes dans les équipes de direction ?

"Je crois en fait que les femmes en général ont de meilleures compétences pour diriger des entreprises internationales ; elles communiquent mieux, elles ne font pas de politique, elles comprennent les gens et elles ont souvent été des gardiennes dans leur famille. Vous n'avez pas l'avantage de pouvoir renvoyer les membres de votre famille, vous devez faire en sorte que cela fonctionne, donc si vous pouvez diriger une famille, vous pouvez probablement diriger une entreprise".

"Ce qui est important, c'est de créer des conditions équitables pour que les femmes puissent donner le meilleur d'elles-mêmes. Pour cela, il faut des conditions de travail flexibles, de la prévisibilité au travail et de l'inclusion. Le sexisme occasionnel ou les préjugés inconscients ne peuvent être tolérés si l'on veut créer un environnement dans lequel les gens peuvent s'épanouir.

"Des études montrent qu'il faut environ 30 % de représentation dans un groupe pour ne plus se sentir minoritaire. Cela signifie qu'il ne suffit pas de nommer une femme et de penser que c'est fait, il faut en nommer au moins 30 %.

La diversité des genres est un élément important du programme de développement durable d'une entreprise. Si vous mettez vos "lunettes d'ingénieur" expérimenté, quel rôle des entreprises comme Sandvik peuvent-elles jouer pour contribuer à un monde plus durable ?

"Sandvik a une énorme contribution à apporter. Nous avons relevé le défi et je suis très enthousiaste à propos des nouveaux objectifs de développement durable que nous avons adoptés. En les publiant et en mesurant les progrès accomplis, nous les réaliserons. Les ingénieurs disent toujours que ce qui est mesuré est fait. C'est pourquoi je pense que nous avons été très courageux de publier ces objectifs ambitieux en ce qui concerne la circularité et les autres domaines d'action.

Vous êtes membre du conseil d'administration de Sandvik depuis 2015. Quelle était votre impression de Sandvik avant de la rejoindre, et cette impression a-t-elle changé d'une manière ou d'une autre ?

"J'ai été très enthousiaste et honoré lorsqu'on m'a demandé de rejoindre le conseil d'administration. Sandvik a la formidable réputation d'être l'une des plus grandes sociétés d'ingénierie au monde - reconnue pour son excellent service à la clientèle, ce qui est apparu clairement lorsque j'ai interrogé mes pairs avant de me joindre à l'entreprise. "

"Aujourd'hui, mon impression n'a fait que se renforcer. Ce sont les gens de Sandvik qui font la différence, il y a tant de personnes incroyablement passionnées qui aiment leur rôle et veulent réussir et avoir une longue carrière dans l'entreprise."

Si l'on considère vos autres mandats actuels au sein du conseil d'administration et vos anciens postes de direction, la numérisation et les technologies de l'information constituent un fil rouge. En tant que membre du conseil d'administration, comment pensez-vous que Sandvik puisse tirer le meilleur parti à long terme des opportunités offertes par la numérisation qui s'opère actuellement dans les industries dans lesquelles nous sommes présents ?

" Les conseils d'administration ont généralement un impact sur une période de 3 à 5 ans et depuis 2015, date de mon arrivée, nous commençons à voir les résultats des décisions que nous avons prises ; la prise de décision décentralisée est plus proche des clients, le bilan est réparé et apporte une puissance de feu financière pour rafraîchir notre portefeuille d'activités et nous avons d'excellents tableaux de bord en place. "

"Lorsque je regarde vers l'avenir et les nouvelles technologies, elles se présentent dans de nombreux domaines différents. la 5G aura un impact énorme, permettant par exemple des voitures sans conducteur. Mais nous devons nous assurer que nous n'adoptons pas la technologie pour le plaisir de la technologie. Il faut que ce soit parce qu'elle rend les clients plus efficaces ou le monde plus durable. En fin de compte, nous voulons tous laisser à nos enfants et petits-enfants un monde plus durable.